Nous parlons et entendons parler de plus en plus de dépendances. Dépendance affective, numérique, aux jeux, aux substances nocives (alcool, drogue, tabac, …) et bien entendu, à la nourriture.
Mais qu’est-ce qu’une dépendance?
Comment différencier une dépendance d’un schéma d’habitude(s)?
Différence entre dépendance et habitude
La manière la plus simple pour faire la différence est la définition.
Une habitude est un schéma de comportements, pas toujours conscients, survenant automatiquement et que l’on peut décider de changer.
Une dépendance, elle, est un acte répétitif auquel nous sommes incapables de mettre un terme.
Bon, ce n’est pas si simple que cela, bien entendu. Mais une bonne méthode pour voir si l’on est face à une habitude ou une dépendance est d’essayer de l’arrêter.
Si on peut l’arrêter, alors on est plutôt face à une habitude.
Est-ce pour cela que certains médecins ne s’inquiètent pas plus que cela? Parce qu’ils prennent l’hyperphagie pour de mauvaises habitudes alimentaires uniquement?
C’est tellement plus complexe…
Si l’hyperphagie entre dans les dépendances, il me semble intéressant de voir que les crises apparaissent souvent dans un schéma répétitif.
Et c’est ce palier qui peut faire que certains médecins pensent aux habitudes modifiables plutôt qu’à une dépendance avérée.
Mais alors, est-ce que le fait de ne pas contrôler ses habitudes peut engendrer des dépendances?
Observer ses habitudes et pouvoir les modifier
Sans parler de contrôle, il est possible cependant d’observer les schémas qui nous régissent. En répondant à ces quelques questions pour les domaines où l’on ne sait pas si on est face à une dépendance ou une habitude, cela peut nous aiguiller.
- Quelles quantités sont consommées et quand?
- Est-ce un acte social ou solitaire?
- Quelle fréquence de consommation sur le dernier mois?
- Depuis quand est ce que cela dure?
- Quel est l’état moral après consommation?
- Est-ce que l’on a essayé d’arrêter? Comment? Pour quel résultat?
Observer et modifier ses habitudes, ce n’est pas forcément évident car elles sont ancrées et deviennent des automatismes. Cela peut cependant aider avec l’hyperphagie car certaines habitudes nous entrainent vers notre dépendance à la nourriture compensatrice.
Mon cas personnel : modifier une habitude qui entrainait la dépendance.
Personnellement, je faisais une crise quotidienne lorsque j’allais physiquement au travail : en rentrant. Je posais un pied chez moi, j’allais dans la cuisine pour prendre un fruit ou quoi qu’est-ce et ça partait irrémédiablement en crise.
Lorsque j’ai repris le travail après confinement (et stoppage des crises depuis 6 mois à ce moment), ça a fait parti de mes peurs de base (je te renvoie à l’article sur le dépassement des peurs si besoin). Comment vais-je me comporter en rentrant du travail?
Je suis rentrée épuisée de mes journées, comme d’habitude. J’étais seule à la maison, comme d’habitude. Au lieu d’aller manger quelque chose, je me suis pris une bouteille d’eau (car mon vrai besoin était la soif), partie me laver et appeler mon homme pour savoir ce qu’on faisait le soir.
J’y ai gagné en sérénité et en bonheur : pas de crise et mon homme m’a proposé un resto car on était sans enfants.
Étudier et modifier ses habitudes ne va pas faire disparaître l’hyperphagie. Cependant, en modifiant les habitudes qui t’entrainent habituellement vers les crises, tu as la possibilité de les diminuer.
Éviter les crises en diminuant la pression
Autre aide que je peux te proposer : une douche de décompression.
Mais qu’est-ce que c’est que ça?
Chaque jour, nous passons à travers notre journée sans forcément prendre le temps de laisser nos bagages dont on n’a plus besoin.
On arrive au travail le matin avec les tracas eus à la maison le matin-même ou le soir précédent. Ou on arrive en réunion énervées à cause de quelque chose d’autre qui est arrivé. Et on rentre chez nous avec le travail en tête. Etc.
Savoir s’accorder un temps pour soi pour se laver mentalement. Et pourtant, c’est aussi important que de se laver physiquement.
Apprendre à utiliser des techniques de respiration et de relaxation pour soi. Avant d’arriver dans des moments extrêmes où on envoie tout balader. Avant de faire une crise pour compenser. Et pourquoi? Parce que notre charge mentale est trop forte.