la guérison de l’hyperphagie : la possibilité d’un chemin

Cet article est écrit parce qu’il y a une semaine (jour pour jour, heure pour heure), j’étais en crise et je ne voyais plus le chemin parcouru pour la guérison de l’hyperphagie qui a été ma maladie pendant 12 ans.

Pour recontextualiser, cela faisait plus d’un an que je ne faisais plus de crises (janvier 2020 – juin 2021). Je mangeais trop, ce qui fait que, même sans crise, je ne perdais pas de poids. Mais plus de crises et la fin de cette petite voix qui ressemble tant à la mienne et me détruisait à chaque crise.

Grosse crise mercredi dernier, gros sentiment d’inconfort, rechute émotionnelle “je n’y arriverai jamais”, “comment puis je aider d’autres personnes si je retombe sans raison?”, etc.
Sauf qu’il y avait des raisons. La journée avait été compliquée du matin au soir. Bien chargée moralement même. Et le retour des courses, n’avoir que moi à gérer, c’était trop.
Cela a duré 3 jours. Moins durement les 2 jours suivants. “Juste” des déjeuners qui ne finissaient qu’à l’heure d’aller chercher les enfants pour 16h45.

Alors, une fois calmée, avec du recul, je me suis dit que ça serait intéressant de parler du chemin vers la guérison de l’hyperphagie. Parce que ces 3 jours restent “acceptables” et que je me les suis pardonnés. Également parce que, c’est 3 jours de crises sur quasiment 1 an 1/2 sans crise. Et parce que ces crises ne sont pas le reflet de celle que je suis. Elles ont été ma réaction à un trop plein.

Voici donc les messages que je veux vous faire passer :

Sortir d’une addiction (dont la guérison de l’hyperphagie) demande du courage et de la persévérance.

Non, ce n’est pas une ode au fait de se forcer et d’être dans l’inconfort, je m’explique tout de suite. 🙂

1- La maladie a une place importante dans nos vies

En fonction de la durée pendant laquelle tu as subi l’hyperphagie, elle a pris une place non négligeable. Tout ce temps où tu penses à la nourriture. Et quand les crises sont là, quelle que soit leur fréquence. Puis le temps que tu passes à panser tes blessures physiques et morales après les crises.
Tout ce temps, c’est ce qui fait l’importance de l’hyperphagie dans nos vies.

Sauf que cette place prise, couplée avec le temps depuis lequel ça dure a un impact. Cet impact est que ton cerveau s’est créé des routines. Nocives pour toi car elles te font du mal. Mais ces routines sont là pour son confort (les cerveau est confortable dans la routine).
Et ces habitudes, ces routines, ça te complique la tâche pour pouvoir arrêter l’hyperphagie.

C’est pourquoi je dis qu’il faut du courage. Le courage de mettre en place quelque chose pour sortir de cette spirale infernale.

2- Le chemin de la guérison de l’hyperphagie ne sera pas lisse

Le cerveau aime ses routine. Du coup, dès qu’il va trouver un moyen de retrouver du confort, il va le faire. Et c’est pourquoi les rechutes font parti du chemin.

Si jamais tu as des enfants, vois cela comme l’apprentissage de la marche ou du vélo pour eux. Ils apprennent d’abord avec de l’aide. Puis ils s’élancent et chutent plus ou moins longtemps après ce premier élan. Est-ce qu’il faut stopper cet apprentissage pour autant? Non! S’ils bloquent vraiment, on remet en place l’aide qu’ils avaient. Jusqu’à ce qu’ils puissent s’élancer à nouveau.
Bien, les voilà parti. Ils pratiquent depuis quelques années. Est ce que cela signifie qu’ils ne chuteront plus? Pas du tout. Une chute est toujours possible. Mais ils en apprennent quelque chose (plus ou moins dans la douleur). Regarder où ils vont quand ils marchent ou roulent par exemple.

Le chemin emprunté pour la guérison de l’hyperphagie comprend lui aussi des rechutes. Il faut apprendre à se pardonner. Comprendre que cela a eu un sens pour le cerveau. Voir le chemin parcouru depuis le départ. Regarder si ce chemin nous convient ou non. Et décider de continuer le chemin vers soi.

C’est en ce sens que je dis qu’il faut de la persévérance. Pour reprendre ce chemin quand on chute. Parfois plus prudemment, en observant mieux. Parfois en reprenant les bases si cela peut rassurer. Mais ne pas abandonner.

Décider de faire le premier pas

S’il y a un pas qui demande beaucoup de courage, c’est bien le premier de la série. Parce que c’est celui qui nous sort de notre zone de confort “connue” au début.

C’est décider de s’en sortir pour soi et par soi-même. Décider de prendre le chemin de la guérison de l’hyperphagie. Et prendre la responsabilité de notre engagement.

Si on ne veut pas s’en sortir pour soi réellement mais parce qu’une personne de notre entourage voudrait qu’on s’en sorte, cela ne marchera pas sur le long terme.
Les raisons les plus puissantes, le “pourquoi” doit venir de nous et nous servir.

Attention par contre! Je dis s’en sortir par soi-même, oui. Cela ne signifie pas forcément seule. S’en sortir par soi-même, c’est tout mettre en place soi-même pour débuter ce chemin. C’est de ne pas attendre qu’un tiers le fasse pour nous.

Comment s’en sortir par soi-même sans être seule?

Il y a tout d’abord les solutions gratuites que sont les groupes d’hyperphagie. Je pratique plutôt FaceBook donc je vais vous en donner 2 :
Le groupe que je gère pour parler des sujets traités ici ou de sujets liés au chemin de guérison
Un groupe pour parler de tous les sujets liés à l’hyperphagie (crises, moments de doutes, d’espoirs, etc.)

En moyen de s’en sortir sans être seule, il y a également les thérapeutes :
Via le site du GROS (pour un suivi spécialisé dans les Troubles du Comportement Alimentaire)
Le tarif est forcément plus onéreux que les groupes gratuits mais il est possible que les séances soient prises en charge par la mutuelle.

Je le marque au cas où mais sans conviction actuellement : les coachs.
Leurs tarifs sont beaucoup plus élevés et beaucoup vendent de la perte de poids car ils ne s’adressent pas forcément à des personnes avec des TCA. Et cela me fait dire “sans conviction” car, actuellement, je n’ai rien vu qui me fasse dire “je recommande ce coach”.
Mais je suis intéressée si jamais vous en connaissez de bons pour défaire cette croyance. Je suis sure qu’il y en a de bons qui axent correctement et qui laissent les gens s’exprimer sans restriction. (je suis aujourd’hui une formation faite par une de ces personnes mais chaque publication sur le groupe est filtrée. Ca me frustre. 😀 ). Et c’est une formation, pas un suivi personnalisé.

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