L’un des problème souvent vécu par les hyperphages est lié à la satiété. On entend tous parler de manger à sa faim, de satiété qui s’installe. Mais les personnes hyperphages ont cette envie parfois de dévorer le monde entier pour apaiser une souffrance. Cependant, il est possible de retrouver la satiété malgré l’hyperphagie. Et nous allons voir ici quelques éléments pour cela.
Retrouver ses signaux de faim
La première chose à faire avant de parler de satiété est de parler de faim. Et de faim physique, réelle (et non de faim émotionnelle). Cette faim qui fait que, non comblée, tu vas manquer de forces pour faire ce que tu as à faire.
Les signaux de faim peuvent être physiques (ventre qui gargouille, impression de trou, fatigue,…) ou psychiques (irritabilité, manque de concentration, …). Nous n’avons pas forcément tous les mêmes signaux. Et c’est pourquoi il est important que tu arrives à retrouver tes signaux.
Je te recommande d’étudier ces signaux dans une période où tu vas bien. Une période où, pour une raison qui t’appartient, il est peu possible de faire des crises. Après, peut-être que la faim peut t’emmener vers des crises.
Une fois ces signaux de faim détectés, une fois que tu sais comment tu fonctionnes : combles ta faim.
Pouvoir manger
Je sais bien que c’est facile à dire… mais reconnaître sa faim et manger quand elle est détectée est juste naturel.
Mais que manger? Quels aliments vont nous permettre de retrouver la satiété? Les légumes de saisons? La viande? Quoi??
A vrai dire, pour cette étape, peu importe.
Comme expliquer dans l’article précédent sur les restrictions cognitives, l’essentiel va être de manger quelque chose qui te fera plaisir. En fonction de ta faim à ce moment-là. Car ce n’est pas parce que tu as détecté des signaux de faim que c’est une faim énorme.
Choisis ton repas en fonction de ce que tu as et qui te fait envie.
Prépares-le. Prends ton temps. Rien ne va exploser si ce n’est pas près en 5 secondes. Ce n’est pas une envie de manger que tu vas ici combler mais bien un besoin de ton corps.
Installes-toi dans un endroit calme sans distraction. Pas d’écran, pas de livre, juste des humain et de la nourriture. Sans distraction ne veut pas dire seule. Sans distraction veut dire que tu n’auras rien pour te détourner du fait que tu prennes conscience de ce que tu manges.
Vois maintenant si ce que tu t’es préparé répond à ta faim. Si les signaux de faim détectés (et qui ont peut-être grandi pendant la préparation) s’apaisent. Goûtes ton plat comme s’il avait coûté super cher et que tu souhaitais en profiter au maximum. Vois si tu aimes réellement ça. Et, si au final les signaux s’apaisent mais que tu n’aimes pas réellement cela, notes le toi pour plus tard. Pour éviter d’en reprendre pour chez toi. Sauf si tu vis avec d’autres personnes qui adorent ça. Dans ce cas, il ne faut pas leur interdire ce que tu n’aiment pas (dans la mesure où tu ne t’interdis pas des choses que tu aimes pour eux).
Retrouver sa satiété
Au fur et à mesure que tu manges ton plat, que tu le redécouvres même peut-être, vois l’extinction des signaux de faim. Prends le temps au fil du repas de voir les signaux s’éteindre.
La fin de ces signaux, c’est ta satiété. Elle ne sera pas tous les jours au même niveau (comme tes signaux de faim), tu ne peux pas te définir à l’avance tes quantités. C’est par l’écoute du corps que tu trouveras cet équilibre.
Pourquoi je parle d’équilibre?
Parce qu’il y a trois possibilités avec ces étapes.
- Manger trop peu car tu n’entendais plus forcément les signaux mais il en restait quelques uns. Ce n’est pas grave, tu redécouvres tout cela. Autorises-toi à remanger de cette façon un en-cas avant l’heure du prochain repas. Cela peut éviter une crise.
- Atteindre la satiété. Félicites-toi pour cela. Cela ne viendra peut-être pas dès les premières fois. Mais c’est super de se sentir bien après manger.
- Manger trop car tu pensais qu’il y avait encore des signaux ou parce qu’il était difficile de dire stop. Ce n’est pas grave. Tu avances sur ce chemin, tu testes et expérimentes. Il vaut mieux pour toi manger trop dans un contexte de ce type que durant une crise où plus rien n’est contrôlable.
Nos années d’errances alimentaires, entre régimes et hyperphagie nous ont amenées à nous déconnecter de cette satiété. Aujourd’hui, nous tentons de la reconquérir. Cependant, il faut accepter que cela ne se fera pas du jour au lendemain. Accordons-nous un peu de temps. Acceptons nos efforts et nos découragements momentanés. Cela fait également parti de notre cheminement.
Et si jamais cela est trop dur seule, n’hésites pas à contacter un professionnel du GROS.
Bon courage à toutes!