Nous partons cette semaine à la découverte d’une nouvelle pratique, après la visualisation vue ces dernières semaines.
Qu’est-ce que l’EMDR et comment cette technique peut-elle aider avec l’hyperphagie ?
Peut-on facilement faire entrer cette technique, basée sur les mouvements oculaires de base, dans notre boîte à outils ?
Les origines
L’EMDR est une psychothérapie créée en 1987 par Francine Shapiro, psychologue et thérapeute comportementaliste. De nombreux troubles peuvent être traités via cette technique comme l’anxiété, les phobies, l’estime de soi, les deuils, les TCA (bien évidemment).
C’est une technique qui est d’ailleurs recommandées par des instances officielles telles que la Haute Autorité de la Santé ou l’Organisation Mondiale de la Santé dans le traitement des troubles de stress post traumatiques.
Le fonctionnement
Le principe de cette technique est que chaque pathologie que l’EMDR peut traiter n’est qu’un symptôme ou une problématique actuelle. Mais leur origine serait des évènements perturbants ou vécus comme traumatiques dans le passé. Ces évènements, non traités correctement à l’époque, ont un impact sur le comportement présent.
L’EMDR fonctionne par stimulations bilatérales alternées (ou SBA). Leur but est d’envoyer des stimulis alternés aux deux hémisphères cérébraux. Cela permet alors de garder l’attention sur le souvenir traumatiques et sur les SBA. Cette régularité envoie en direction des centres de la peur activés des informations qui vont progressivement devenir apaisantes.
La thérapie par EMDR se déroule en 8 phases :
1 – Le recueil de l’histoire et savoir si l’EMDR peut être adapté
2 – La préparation du patient : explication du déroulement de la thérapie et des pré-requis (maitrise préalable de quelques méthodes de relaxation)
3 – Evaluation : quels souvenirs seront l’objet du traitement ?
4 – Désensibilisation : Début des SBA. Que ce soit des stimulations visuelles, tactiles ou sonores.
5 – Ancrage : Associer une pensée positive à chaque évènement traumatique avec une continuité des SBA.
6 – Scanner corporel : Lancement d’un scanner corporel personnel afin de voir si des tensions subsistent.
7 – Conclusion : Fin de la séance avec un patient dans un état émotionnel stable et préparation de ce dernier à la réaction à avoir en cas de retour de ce souvenir.
8 – Réévaluation : Au début de la séance suivante, le patient fait un retour au thérapeute sur le travail fait.
Si le scanner corporel révèle des tensions non levées, la phase d’ancrage continue de manière à ce que l’apaisement lié aux SBA fasse effet complètement et que le patient puisse être dans l’état voulu dans la 7ème phase.
EMDR et Hyperphagie
Maintenant que le côté « généraliste » est traité, quel est le lien avec l’hyperphagie ?
Comme vu précédemment, l’EMDR peut aider à traiter les troubles du comportement alimentaires. Or, l’hyperphagie est l’un de ces troubles, et est maintenant reconnu comme tel.
D’ailleurs, certaines études (ou personnes ?) voient l’hyperphagie comme l’une des manifestations possibles d’un stress post traumatique non traité.
Dans ce cas, l’EMDR semble parfaitement indiquée.
De nombreux récits d’hyperphages parlent de violences subies étant enfant. Que ces violences aient été physiques, morales ou bien sexuelles.
Le travail avec l’EMDR peut alors se faire sur les traumatismes vécus, les soucis d’attachement (dépendance affective ou autre) et les troubles de la dissociation. Mais il peut également permettre de remettre en place une image corporelle neutre, basée sur la réalité et non une vision déformée. Et aider ainsi à l’acceptation de son corps sans honte.
La technique de l’EMDR sera d’autant plus efficace contre l’hyperphagie si le patient :
- souffre de souvenirs pénibles
- a des peurs liées au poids (peur de prendre du poids par exemple)
- possède une faible estime de soi
- est fortement perfectionniste
- a une image corporelle perçue négative
L’EMDR peut se retrouver dans notre boite à outils perso, je l’avais déjà testée sur Youtube en 2020 et aucun professionnel ne m’accompagnait alors.
Cependant, il est vrai que l’accompagnement d’un professionnel qui guide en fonction des besoins est un vrai plus non négligeable.
Il peut se pratiquer seul ou accompagné. Il n’est pas compliqué à mettre en place.
L’EMDR fait, pour moi, partie des techniques qui peuvent aider à sortir la tête de l’eau. Ou à se sortir de l’hyperphagie.
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