Si tu es ici, c’est certainement parce que l’hyperphagie fait (ou a fait) partie de ta vie. Nous parlons donc d’une addiction que tu connais. Cependant, les symptômes entre hyperphagie, boulimie, gourmandise ou grignotage sont parfois proches et on peut confondre ou s’interroger. Qu’est ce qui relève de l’addiction? et qu’est-ce qui n’en relève pas?
Conduites addictives : les troubles du comportement alimentaire
Les crises d’hyperphagie
Voici le socle des troubles du comportement alimentaires que sont l’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie.
La crise d’hyperphagie se définit très simplement par une prise de nourriture très conséquente (plus que la normale) sur un laps de temps très court et avec une perte de contrôle et l’envie de cacher ses “méfaits”. S’en suit un sentiment de culpabilité, de honte, une perte de confiance en soi et d’estime de soi (les deux sont liées). Et une spirale infernale de dévalorisation, de crises et d’éternel recommencement malgré la volonté que l’on peut avoir de résister.
L’hyperphagie
Je vais commencer par parler de l’hyperphagie car c’est l’addiction que je connais la mieux. Et parce que c’est elle qui nous occupe par ici.
L’hyperphagie est une succession de crises d’hyperphagie à intervalles plus ou moins rapprochés, plus ou moins réguliers. Des chutes à répétition qui vont avoir une incidence sur le poids sur le long terme. En effet, à force de manger en quantité trop grandes, le corps finit par signifier son désaccord. Ce désaccord se manifeste par une prise de poids et des sensations corporelles désagréables (remontées acides, troubles digestifs, etc.)
L’hyperphagie se distingue de la boulimie par les comportements compensatoires. Nous allons voir cela tout de suite.
La boulimie
La boulimie est constituée des mêmes crises d’hyperphagie que précédemment. Les sentiments sont les mêmes, les réactions du corps sont identiques.
Ce qui va différencier l’hyperphagie de la boulimie est que la personne boulimique met en place des systèmes compensatoires pour “annuler” l’effet des crises, ce qui fait que les personnes souffrant de boulimie ont un poids moins important que les hyperphages.
Cependant, encore une fois, il s’agit de maltraitance envers le corps et il sait indiquer son désaccord.
Je pourrais entrer plus en détail sur ces sujets si cela t’intéresse mais le but de cet article est vraiment de pouvoir déterminer les différence entre boulimie, hyperphagie, gourmandise ou grignotage. Pas de te perdre dans le détail de chaque chose.
Les comportements non addictifs : grignotage et gourmandise
La société actuelle tourne beaucoup autour de la nourriture (moments de convivialité, réunions diverses, vendeurs de nourriture réguliers quand on n’est pas confinés, etc). Mais, à côté de cela il y a de nombreuses règles qui font que l’on culpabilise de manger différemment de la masse.
Les grignotages
De quoi parle-t-on lorsque l’on parle de grignotage? En général, de petites quantités de nourriture mangées en dehors des repas. Cela peut être du sucré ou du salé. Mangé quand tu en éprouves l’envie ou quand tu croise quelque chose qui te fait envie. Mais on n’est sur une nourriture “plaisir”. On a du plaisir à manger ce grignotage et on passe à autre chose.
Tant que ce grignotage n’entraîne pas les comportements vus dans les crises d’hyperphagie, fais y attention mais profites-en.
La gourmandise
Que vient faire la gourmandise dans tout cela? Parce que l’entourage voit parfois les personnes souffrant de trouble du comportement alimentaire comme des personnes gourmandes, de bons vivants dit-on. Mais cette gourmandise peut être la façade d’autre chose et c’est pourquoi je voulais l’inclure ici.
Alors? Boulimie, hyperphagie, grignotage ou gourmandise?
Maintenant que l’on a fait un tour (très rapide) de ces différents termes, est-ce que cela a pu t’éclairer sur ce qui se passe dans ta vie?
Je serais intéressée que tu mettes en commentaire ce que tu penses de tout cela. 🙂
bonjour et merci pour cet article. Cependant, il reste très flou pour moi car je ne sais toujours pas où me situer.
En septembre 2022 je me suis fais poser un ballon gastrique avec lequel j’ai perdu 27 kg en 4 mois: normal, je ne faisais que vomir, je ne pouvais plus le supporter.
Aujourd’hui, 1 mois et demi après l’avoir enlever, je reprend les mêmes habitudes qu’avant, vu que mon corps s’est privé pendants 4 mois: je mange très mal, très sucré à longueur de journée, à la différence que j’aime ce que je mange et que je ne culpabilise pas. Par contre, je me pèse absolument tous les jours car depuis le retrait j’ai repris 6 kg et malgré cela, je n’arrive pas à me contrôler. Je mange vraiment tout le temps. Alors qu’est-ce que ça peut être, svp?
Bonjour Carine,
Les privations nous font tellement de mal. Je suis de celles qui pensent que les opérations gastriques sans s’assurer en amont qu’il n’y a pas un TCA ou autre qui peut tout faire vaciller n’est pas une solution viable… désolée cependant que ça ait été une telle épreuve pour vous.
Quel était le contexte de la pose du ballon pour vous?
Si vous ne culpabilisez pas, nous ne sommes peut-être pas dans un TCA car il y a vraiment cette notion habituellement. Peut-être plus dans un hyper contrôle de votre corps, qui se ressent par la pesée quotidienne systématique. Etes-vous suivie actuellement par un professionnel (suite au souci avec le ballon ou autre)? Si oui, qu’en pense le médecin qui vous suit?
Hello,
Je ne connaissais pas l’hyperfagie.
Je crois comme tu l’as dit qu’en France (et peut être ailleurs), la nourriture à ce côté convivial, quand on réussit qq chose on le fête autour d’un bon repas et d’un bon verre.
Merci pour ce post très intéressant.❤️🌺🌿
Bonsoir Magaly,
L’hyperphagie fait partie des Troubles du Comportement Alimentaire mais les troubles les plus connus restent l’anorexie et la boulimie car on en parle depuis très longtemps.
La plupart du temps, une personne hyperphage va passer pour un(e) bon(ne) vivant(e), pour une personne gourmande quelqu’un qui se tient à table et fait honneur aux plats et on ne va pas forcément voir la souffrance qui se cache derrière.
Cependant, on voit également les anorexiques et boulimiques comme des personnes “normales” lorsqu’on les côtoient sans connaître leurs troubles. L’anorexique peut avoir des félicitations pour sa minceur (notre société aime que l’on mange et qu’on reste mince malgré tout), la boulimique peut avoir des félicitations pour le sport qu’elle pratique à haute dose pour compenser ses excès.
Bref, pour moi, les troubles du comportement alimentaire pourraient presque entrer dans les maladies invisibles.
Merci pour ton commentaire et bonne soirée!
Heureuse de t’avoir fait découvrir un nouveau monde. 🙂