Les liens familiaux au coeur de l’hyperphagie

Pâques vient de passer et, après une fête traditionnellement familiale, j’ai envie de te parler des liens familiaux et de l’hyperphagie.
Malgré le confinement, les liens sociaux et familiaux sont mis à mal par cette maladie. Et cela me parait important d’en discuter un peu. 🙂

Hyperphagie et complexité des liens familiaux

Les sources de l’hyperphagie

Lorsque l’on apprend son hyperphagie, bien souvent, on cherche à comprendre pourquoi. Pourquoi nous? Qu’est ce qui a bien pu arriver? Et, bien souvent, on s’aperçoit que des mots, des actes ou gestes de notre entourage étant enfant ont laissé une empreinte dans nos vies.

C’est cette empreinte, que l’on a bien souvent gardé enfouie, qui se manifeste via ce trouble alimentaire. Et, une fois mise à jour, que ce soit seule ou accompagnée, il est difficile de la remettre sous un tapis et d’oublier. Du coup, des rancunes s’installent et les liens familiaux se complexifient encore plus.

L’hyperphagie comme réponse à nos émotions

La gestion des émotions par un autre biais que la nourriture est un défi commun aux hyperphages (et d’autres troubles alimentaires). Une joie, une peine, un stress, un souvenir qui remonte et voilà une crise qui pointe le bout de son nez. Que ce soit parce qu’un événement a fait remonté un ancien souvenir à l’inconscient ou parce que c’est devenu notre nouvelle façon de gérer, les émotions sont les causes premières de crises. Nous ne crisons plus forcément à cause du passé mais parce que c’est notre réponse aux émotions.

Et c’est pourquoi la sortie de l’hyperphagie peut paraitre complexe. Arrêter les crises est une chose, cela durera plus ou moins longtemps. Mais, tant que la cause profonde et les émotions ne sont pas élucidées, l’hyperphagie reste tapie dans un coin.

Revoir ses liens familiaux malgré l’hyperphagie (fratrie et ascendants)

L’acceptation du passé

Nous avons appris à l’école que le passé est le temps des actions révolues. Et cela est vrai pour la conjugaison et dans nos vies. Nous ne pouvons pas revenir sur le passé. Le choix nous appartient de continuer d’en souffrir (tandis que les autres l’ont oublié) ou d’accepter les faits et attitudes passées pour pouvoir avancer.

Quand je dis d’accepter, je ne parle pas de tout pardonner. Mais d’accepter que les choses se soient passées ainsi car nous ne pouvons pas revenir dessus.
Le choix de la souffrance encore aujourd’hui nous empêche d’avancer, trop occupées à revenir sur les faits et ruminer nos rancœurs.
Quel choix fais-tu aujourd’hui? Veux tu que ces rancoeurs continuent de te pourrir la vie? Ou souhaites tu avancer aujourd’hui vers toi? Pour te reconstruire.

L’affirmation au présent

Accepter ce qui s’est passé dans le passé ne veut pas dire s’écraser. Cela ne veut pas dire que ce soit à toi de toujours faire l’effort de revenir vers les autres.
Les liens familiaux (hyperphagie ou non) sont des liens à double sens. Mais nous avons tellement l’habitude d’être quantités moindres que s’affirmer est nécessaire.

Comment s’affirmer malgré l’hyperphagie et ainsi assainir les liens familiaux?
En osant s’affirmer au quotidien. Voici quelques exercices à faire sans se brutaliser. La pratique régulière fera que ça sera plus simple. Cependant, au départ, ça risque d’être compliqué.

  • Oser donner sa version, son avis, son opinion
  • Oser dire “non”

Soigner ses liens familiaux malgré l’hyperphagie (conjoint et descendants)

Ne pas reproduire les erreurs du passé

Notre tendance naturelle est à l’apprentissage par l’expérience. Ainsi ce que nous avons appris des liens familiaux est ce que nous avons vécu. Il est donc important de voir ce qui va ou non dans notre manière de faire, ce que tu acceptes ou non de reproduire.
Les maux de l’hyperphagie et la complexité des liens familiaux, nous en avons fait l’expérience.

Ouvrir la discussion, le dialogue et la concertation sont donc nécessaires. Avec le conjoint pour être en phase mais également avec les enfants pour s’assurer qu’ils comprennent ce qui est fait et pourquoi et qu’ils ne se trouvent pas, à leur tour, enfermés dans une spirale infernale.

Laisser une trace de son histoire familiale

C’est bien quelque chose qu’on ne nous a pas forcément appris… laisser quelque chose de plus conséquent à nos enfants qu’un album photos qui ne leur parlera pas forcément.

Il existe aujourd’hui de nombreuses manières de faire ces souvenirs comme le scrapbooking. Laisser une trace de leur histoire familiale, parce qu’on ne sait pas ce que demain nous réserve. Parce que nos enfants auront leur propre vision des choses. Leur laisser une trace de notre vie leur permettra peut-être de mieux comprendre et de pouvoir nous faire “vivre” auprès de notre famille au-delà de notre vie terrestre. Et s’ils en ressentent l’envie ou le besoin, c’est que, malgré l’hyperphagie, nous aurons réussi à préserver nos liens familiaux avec eux.

Conclusion

Même si, aujourd’hui, l’hyperphagie nous abime personnellement ainsi que nos liens familiaux il nous est possible de les préserver s’ils peuvent rester sains.

Les liens familiaux ne comprennent pas uniquement les liens vers les ascendants mais également la fratrie, le conjoint ou les descendants. L’hyperphagie a tendance à nous isoler, nous couper du monde. Il nous appartient d’aller vers les autres, d’accepter que le passé est révolu et de décider d’avancer en prenant soin de soi et des autres.

Et toi, comment sont tes liens familiaux aujourd’hui? Et comment aimerais-tu les améliorer?

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