Poids et Hyperphagie : comment faire?

Cette semaine, je vais te parler de poids et de l’hyperphagie. Le lien entre les deux est évident pour qui vit ou a vécu l’hyperphagie. Cependant, je tiens à ce que l’on soit sur la même longueur d’ondes.

L’hyperphagie entraîne une prise de poids

Le jugement de la balance

Dans la définition de la population hyperphage, le poids a une forte importance. En effet, les hyperphages sont majoritairement en surpoids ou en obésité tant que l’hyperphagie est présente.

Pourquoi?

L’hyperphagie a une partie commune avec la boulimie : la prise de nourriture en excès, plusieurs fois par semaines, depuis plusieurs mois. Je pose ici les critères médicaux pour définir l’hyperphagie.
Si cette partie est la même que pour la boulimie, la réaction n’est pas la même après crise. J’avais fait un premier article sur le sujet. Mais, pour résumer, la personne boulimique va compenser contrairement à l’hyperphage. Du coup, prise de nourriture en excès et aucune compensation, cela provoque naturellement une prise de poids.

Je suis hyperphage mais pas en surpoids

Chaque personne est différente. La maladie prend des formes diverses. Je ne peux donc parler que de ce que j’ai vécu ou vu.

Pendant mes premières années d’hyperphagie, lorsque tout a basculé pour moi, je n’étais pas en surpoids.

Pourquoi?
– Parce que je sortais d’une perte de poids conséquente : je faisais moins de 60 kilos pour 1,68m à la fin de mon suivi diététique.
– Ma situation personnelle était devenue chaotique. Je sautais des repas, j’étais dans une association sportive chaque jour. J’étais en dépression.
– Le sport a été ma bouée de secours. Pas pour perdre ou maintenir mon poids. Mais pour mon mental, pour fuir ma réalité. J’ai commencé par 1h de sport par semaine et 4h minimum de présence à regarder les autres. Je suis montée jusqu’à 9h de sport hebdomadaire.

La première raison est logique.
Les deux suivantes me font comprendre que la limite entre boulimie et hyperphagie est très mince.

L’hyperphagie et le rapport au poids

L'image de soi

Bien souvent, l’image que les personnes hyperphages ont d’elles-mêmes est fausse. Elles se voient plus grosses qu’elles ne le sont réellement. C’est la dysmorphophobie.

Tu n’arrives pas à voir celle que tu es réellement. L’image dans le miroir est revue est corrigée par ton cerveau. C’est pourquoi travailler son image de soit est si important dans ce trouble.

C’est pourquoi ton poids ne doit pas être ton objectif principal.

Se concentrer sur ton poids alors que les crises d’hyperphagie te torturent n’est pas une solution en soi.
Sinon, que va-t-il se passer? Combien de fois vas-tu te peser? Combien de fois vas-tu culpabiliser de cette crise pour le résultat sur ta balance?

Ton poids fluctue en fonction de plusieurs paramètres. L’hyperphagie est un de ces paramètres, forcément. Mais également ton cycle hormonal, ton cycle journalier, ta dépense énergétique de base, et tellement d’autres choses que je ne connais même pas. 🙂

De quel poids parle-t-on?

Il y a plusieurs types de poids dont on peut parler :

  • Le poids idéal : celui que l’on a dans la tête (ou dans certains magazines)
  • Le poids de forme : celui que la société attend de nous (via IMC ou autre)
  • Le poids naturel : celui dans lequel on se sent le mieux (tête et corps)

En général, le poids idéal est le poids prôné par certains magazines qui vendent des régimes ou des images de femmes absolument parfaites. Cela peut aussi être le poids atteint lors d’une perte de poids précédente et que l’on regrette à ce jour. (“si j’avais su…”)

Le poids de forme va être donné par la société. Et la société se base beaucoup sur l’IMC actuellement. Pour ma taille, 1,68m mon poids idéal pour être en forme serait donc entre 52 et 71 kg selon ce site. Cependant, il s’agit une fois encore de quelque chose d’extérieur à soi. Bon pour une indication mais pas plus, chaque personne est unique. Son poids et sa taille ne peuvent suffire à déterminer son poids.

Le poids naturel va être le meilleur, forcément vu qu’il est naturel. 🙂
C’est le poids qui va nous correspondre car on peut alors manger, vivre et se sentir bien dans notre corps. Il va être fonction de son poids et de sa taille forcément mais va prendre en compte toute notre histoire dont l’hyperphagie.

Comment faire?

L’étape la plus compliquée pour les personnes qui se pèsent (trop ?) régulièrement va être de ranger la balance. Cela va éviter la tentation, tout simplement. Attention, cela va être un vrai sevrage avec une vraie envie de la ressortir pour un oui ou un non.
Si tu as peur de ne pas pouvoir y arriver, vois si quelqu’un de confiance ne peut pas te la planquer. La frustration sera toujours la mais, au moins, tu ne sauras pas où elle est.

Puis il va s’agir d’un travail de fond.
Depuis combien de temps souffres-tu d’hyperphagie?
Combien de temps s’est-il écoulé pour que tu atteignes ton poids actuel?
Pour que ton corps retrouve un équilibre, cela ne va pas être immédiat. Tout comme l’hyperphagie s’est installée dans le temps, il va falloir accepter que cela va prendre du temps.
La grande différence est que cela va être un temps pour que tu ailles mieux.

Notre société nous habitue à l’immédiateté des choses. On n’attend plus. On veut quelque chose, on l’a. S’il faut commander, on s’attend à une livraison en 48 ou 72h max. Mais, parfois, cela demande plus de temps. Parce que nous ne sommes pas des machines. Il ne suffit pas de mettre un nouveau programme pour que tout fonctionne différemment. Il faut convaincre le coeur, le cerveau et le corps complet.

Poids et Hyperphagie : Pour finir

L’hyperphagie a forcément un impact sur ton poids. C’est normal. Ton cycle hormonal a également un impact sur ton poids. Comment pourrait-il en être autrement pour l’hyperphagie?

Cependant, ranges ta balances et ne te focalises plus sur ton poids. Se focaliser dessus a tendance à te créer encore plus de crise (pour se punir ou se féliciter des variations de poids).
Ce que tu dois atteindre n’a pas de réel lien avec ta balance. Tu dois trouver un équilibre pour toi, uniquement pour toi, au-delà du regard des autres. Un équilibre entre le fait de pouvoir manger de tout en quantités correctes et de te sentir bien dans ton corps.

La partie qui peut paraitre compliquée est qu’il va falloir faire preuve de patience. Accepter que le corps a besoin de temps pour guérir et se remettre du temps passé avec les crises.
Combien de temps? Cela va être propre à chaque personne.

Bon courage à toi et n’hésites pas à nous rejoindre sur FaceBook ou à laisser un commentaire en bas de cet article pour échanger.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *