L’hyperphagie et la nourriture émotionnelle

L’hyperphagie, comme tout trouble du comportement alimentaire, place la nourriture au centre des émotions. C’est pourquoi la nourriture émotionnelle est si comprise quand on souffre d’hyperphagie.

Cet article a pour but de refaire le point sur ses émotions. Pour tenter de discerner les choses.

Les émotions, de quoi parle-t-on?

La base de tout cela, ce sont les émotions. Ces émotions que l’on aime ou non. En général, on aime la joie mais pas trop la tristesse ou la colère. Parce que, enfants, nous avons appris à être fortes, courageuses, etc.

Les principales émotions

La première question à se poser sur ce sujet est : combien d’émotions principales existe-t-il?

Jusque-là, grande adepte des Disney, j’aurais dit 5.

Vice Versa de Disney Pixar, un dessin animé qui met les émotions à la portée des enfants.
Source image : ici

Bon, bien entendu, c’est un peu plus complexe que cela. Ca serait trop simple sinon. 🙂

Dans l’émission du 26 janvier 2021 sur France Bleu Auvergne Rhône Alpes, Sabine Boeuf, psychothérapeute, en dénombre 6 (podcast).

  • La peur
  • La colère
  • La joie
  • La tristesse
  • Le dégoût
  • La surprise

Des déclinaisons existent dans le ressentis et l’intensité de ces émotions.

En voyant ces émotions, je sais que celles que je m’autorise avec le moins de restrictions, ce sont la joie et la surprise. Pas véritablement par choix conscient mais parce que j’associe les autres émotions à des faiblesses ou des émotions “pas très sociables”.

Et toi, avec quelles émotions vis-tu le plus facilement? Quelles sont celles que tu masques? Pourquoi?

La déclinaison des émotions

Chaque personne est unique, TU es unique. A partir de là, il est évident que le ressenti des émotions est propre à chacun.

Tu peux chercher une roue des émotions générique de ce type :

Roue des émotions

Ou bien créer ta propre roue des émotions.
Pour cela, prends une feuille blanche sur laquelle tu vas tracer un grand cercle (compas ou tout autre moyen de tracer un rond).
Divises ce cercle en 6 parts (plus ou moins égales) puis indique dans chaque part l’émotion que tu vas analyser.

Puis, lorsque tu ressens l’une des 6 émotions, essaye de mettre des mots dessus indiquant ce que tu ressens, que ce soit physiquement ou les mots qui te viennent.
Ainsi, tu pourras créer ta propre roue des émotions. Une roue qui te correspondra réellement.

Au départ, voilà à quoi elle peut ressembler :

Roue des émotions faite maison

Puis elle se complète au fur et à mesure de ton exploration.

A quoi servent les émotions?

Les émotions sont des messagères. Elles nous indiquent nos besoins à leur manière. Ainsi, la colère indique généralement qu’une de nos valeurs profonde ou qu’un de nos besoin a été maltraité par une situation.

Toutes les émotions ne sont pas agréables. Cependant, elles sont toutes utiles. Il faut apprendre à s’appuyer sur ses émotions pour comprendre les messages transmis. C’est pourquoi le travail précédent sur la roue des émotions peut être aussi important.

Maintenant que nous avons vu ensemble ce que sont les émotions, nous allons faire le lien entre l’hyperphagie et la nourriture émotionnelle.

Hyperphagie et nourriture émotionnelle, qu’en sait-on?

La source probable : l’enfance

Phase 1 : Notre enfance

Lorsque l’on a été enfant, il se peut que nos parents ou notre entourage proche n’ait pas su accueillir nos émotions.

Cela se traduit généralement par des “arrêtes de pleurer, il faut être forte”, “ce n’est pas beau une fille qui se met en colère”, “même si tu n’aimes pas, il faut manger, il y a des tas d’enfants qui meurent de faim dans le monde”, “finis ton assiette”, etc.
Peut-être également que, pour faire taire certaines émotions, de la nourriture ait été proposée : un bonbon contre la tristesse, contre la colère ou autre.

Phase 2 : Etre parent

Or, ce n’est pas ainsi que les enfants ont besoin d’être accompagnés et accueillis. Encore aujourd’hui, nous sommes très peu préparés au rôle de parent qui nous attend. Nous devenons parents et nous apprenons sur le tas.
Cependant, nous avons une chance que nos parents n’avaient pas : il est aisé maintenant de chercher et de trouver des informations sur à peu près n’importe quel sujet. Cela peut être une source de dispersion mais aussi une source de connaissance.

Les enfants, jusqu’à environ 6 ans, n’ont as d’émotions comme les adultes peuvent en avoir. Petits, ils sont leurs émotions, ils vivent leurs émotions. Cela donne des exubérances avec des sauts pour marquer leur joie, des roulades à terre pour marquer leurs désaccord, des larmes intenses pour un simple non, etc.

Et on peut se sentir complètement démunis avec nos yeux d’adultes. Alors, au lieu de leur dire de refouler cela, il est important pour eux d’être accueillis et acceptés à ces moments-là.
Et ce n’est pas facile lorsque l’on est soit-même pris dans ses propres émotions que l’on tente même de les refouler. Comment aider un être à apprivoiser ses émotions et à mettre des mots dessus quand on en est soi-même incapable?
En travaillant dessus ensemble par exemple. En accueillant l’enfant tel qu’il est à ce moment. Et en discutant des émotions que chacun éprouve dans la situation donnée.

Ce type d’exercice va l’aider à grandir en accueillant ses émotions (plutôt que de lui dire de les faire taire). De notre côté, verbaliser nos émotions et mettre des mots dessus va également nous permettre de mieux les accueillir.

Les conséquences : Hyperphagie et nourriture émotionnelle à l’âge adulte

Nourriture émotionnelle ou hyperphagie?

Les deux sont liés.
La nourriture émotionnelle, c’est celle que toute personne va connaître : manger un peu de chocolat contre le stress. Du gras quand on se sent mal, etc.

La différence entre les deux va vraiment se jouer sur la fréquence, la vitesse et la perception.
La nourriture émotionnelle est ponctuelle pour palier à une situation donnée. La personne va chercher un réconfort dans la nourriture (1 aliment, un repas, …) et, même si elle peut se dire que ça va avoir un impact, c’est accepté.
L’hyperphagie est la recherche de réconfort dans l’alimentation à très forte dose, dans un laps de temps très court et avec derrière ça un sentiment de honte, de culpabilité et une forte baisse de l’estime de soi.

C’est pourquoi je disais au départ que les hyperphages se retrouvent généralement dans les discours faits pour ceux qui ont une nourriture émotionnelle forte. Les hyperphages sont concernés en quantités encore plus conséquentes mais ils connaissent parfaitement la faim émotionnelle.

Conséquences de ce qui a été appris à l’enfance sur l’alimentation des adultes

Tant que l’on n’a pas engagé un vrai travail sur soi afin de pouvoir accueillir toutes ses émotions, nous restons pris dans les filets des messages reçus dans l’enfance.

Quelle place a tenu l’alimentation dans ta vie? Extincteur à émotions? Si oui, un vrai travail est à faire et c’est celui que je fais également aujourd’hui. Il n’est pas évident, je le reconnais mais je suis sûre que c’est faisable. 🙂

Accueillir l’émotion aujourd’hui.

Je t’ai déjà parlé de certaines méthodes pour accueillir l’émotion précédemment. Voici quelques rappels ou compléments.

Accueillir l’émotion par la respiration

Parce qu’accueillir une émotion (la sienne ou non) n’est possible qu’en étant calme. Il est donc important dans un premier temps de respirer profondément et lentement pour se concentrer sur sa respiration sur le moment présent.

En plus d’un retour au calme, se poser pour respirer afin d’accueillir une émotion va permettre que la tête se reconnecte au cœur (centre des émotions) et au corps (par les ressentis, l’écoute corporelle).

Accueillir l’émotion par l’expression

Le but ici va être de mettre des mots sur l’émotion ressentie.
Mettre des mots à l’écrit via la roue des émotions personnelle vue précédemment par exemple.
Ou exprimer ces mots à l’oral en disant quels sont les ressentis à une personne de confiance.

Dans le cas où il s’agit d’une émotion complexe (mélange de plusieurs émotions), il est important de les identifier séparément et les accueillir une à une sans jugement.

Conclusion

Hyperphagie et nourriture émotionnelle sont très liées.
Réussir à accepter ses émotions peut aider à réduire les compulsions ou les crises, selon le terme que tu préfères.

L’expérience émotionnelle ne dure pas longtemps. L’humeur liée à cette expérience, elle, peut durer. Il est important d’accueillir et de ne pas juger. De se nourrir au quotidien d’activités qui nous font du bien. Afin que, derrière ces expériences émotionnelle, la joie revienne.
Apprendre à retrouver la joie, c’est une vie meilleure, une meilleure santé et une réduction des quantités ingérées.

N’hésites pas à me donner en commentaire ton avis ou tes trucs pour accueillir les émotions.

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